Nous partageons régulièrement des astuces avancées de création d’appli pour les mettre à la portée de tous. Vous en connaissez peut-être certaines … d’autres devraient-vous surprendre.
Aujourd’hui, créer son application mobile est un vrai enjeu stratégique.
Les Français passent deux tiers de leur temps digital sur leur mobile.* Chaque année, le nombre de téléchargements d’applications augmente et cela n’est pas près de s’inverser.**
Tout le monde veut créer sa startup. Et ce sont les applications qui offrent l’expérience la plus riche autour d’un produit. Elles ont une vraie valeur ajoutée.
On s’est dit que ça valait la peine de s’y pencher. C’est ce qu’on fait depuis plus de 10 ans. Avant chez Evernote et chez Apple. Aujourd’hui dans notre propre studio, Sirup lab.
Notre métier c’est de concevoir et développer des applications Android et iOS.
Après plusieurs années passées dans la Silicon Valley, on a aussi constaté les obstacles rencontrés par les entrepreneurs en France.
Créer son application mobile coûte cher. Et ça nécessite de mobiliser une équipe spécialisée, avec des compétences techniques. Les tarifs proposés commencent rarement en dessous de 50K. Les devis peuvent aller du simple au double.
Une fois le devis obtenu, il y a encore beaucoup de zones d’ombre. Les étapes, les délais, la répartition des coûts par exemple.
Il faut souvent faire face à des imprévus. Et donc à une charge de travail supplémentaire. Les retards de production sont courants.
Le produit final est parfois loin de ce qu’on avait en tête. Au niveau du design, le résultat n’est pas non plus toujours celui qu’on imaginait. Ça peut générer de l’insatisfaction, de la frustration parfois.
C’est aussi un marché très compétitif. Pour se distinguer de ses concurrents, il faut faire de la qualité. L’expérience utilisateur doit être optimum.
Chez Sirup lab, nous avons développé et testé notre propre stratégie. Nous l’avons ensuite mise au service de nos clients. Les retours sont positifs.
Pour commencer, ce qu’il faut retenir en priorité c’est que la conception d’une application mobile passe par 3 phases :
Pour chacune de ces 3 phases, nous avons identifié 3 bonnes pratiques pour s’assurer que le projet va dans le bon sens. Notre objectif ? Vous donner des clés pour y voir plus clair et vous aider à limiter les coûts.
Dans ce premier article, nous partageons avec vous la méthode que nous appliquons en phase de recherche.
Elle a fait ses preuves avec nos clients. Nous l’avons sans cesse fait évoluer jusqu’à un résultat optimum.
Elle peut se résumer en trois mots : “Less is more”.
On a souvent tendance à penser qu’un produit se développe à partir d’une idée. Qu’il suffit d’en avoir une brillante pour que le produit fonctionne et trouve sa cible.
C’est l’une des erreurs les plus courantes.
Demandez-vous en priorité à quel problème répond votre produit. Et donc qui sont vos utilisateurs finaux.
La première question à vous poser c’est d’identifier les utilisateurs qui ont le plus d’enjeux à utiliser votre solution. Ceux pour lesquels l’engagement sera le plus facile.
Une fois ces utilisateurs cibles identifiés, c’est primordial de les observer.
Que cherchent-ils à faire fréquemment ? De quelle façon le font-ils ? Quels sont les problèmes qu’ils rencontrent ?
Une piste intéressante, c’est de contacter les personnes autour de vous qui ont des problématiques proches de celles des utilisateurs finaux. Discuter avec eux, ça permet d’avoir pas mal de feedbacks intéressants. À la fois sur le problème identifié et sur la façon dont ils cherchent à le résoudre.
Réaliser un storyboard permet ensuite de visualiser les différentes étapes par lesquelles passent les utilisateurs.
Identifier votre audience c’est aussi pouvoir évaluer combien de personnes sont concernées. Et donc avoir une meilleure idée de votre marché. Google Trends peut aider à vérifier qu’il y a bien une audience et qu’elle cherche en effet une solution au problème identifié.
Une fois les besoins de vos utilisateurs identifiés, il va falloir formaliser ça en étape. Qu’est-ce qu’ils doivent pouvoir faire sur votre application ?
Auront t-ils la possibilité de se créer un compte ? De voter ? De poser une question ? De commenter ?
Rédigez des user stories pour l’ensemble des utilisateurs. Les utilisateurs finaux (prioritaires et secondaires) mais aussi les administrateurs.
Les user stories servent à décrire les fonctionnalités à développer du point de vue utilisateurs.
L’idée, c’est d’obtenir un cahier des charges avec les informations vraiment essentielles. Et donc de l’alléger le plus possible dès le début.
Pour définir de quoi vos utilisateurs finaux ont réellement besoin, utilisez des post-it. Une user story doit tenir sur un post-it. S’il y a besoin de deux post-it, regardez s’il ne s’agit pas de deux user stories.
Une fois les user stories prêtes, il faut les classer. C’est absolument indispensable.
Quelle user story doit forcément arriver avant les autres ? Laquelle arrivera ensuite ? Etc. Par exemple, si une personne peut répondre à une question, est-ce qu’elle doit d’abord rejoindre une session ? Est-ce qu’il faut, encore en amont, que l’admin ait créé une communauté ?
Pour aider à classer, vous pouvez faire un storymap sur Trello. C’est gratuit et très visuel.
Plus il y a de user stories et plus la création de votre application va coûter cher.
Définissez le strict minimum à réaliser pour une première version du produit.
Pour ça, demandez-vous comment mesurer le succès de votre application. L’idée, c’est d’identifier les bonnes métriques.
Si c’est un nouveau produit, intéressez-vous aux taux d’activation et de rétention. C’est-à-dire le pourcentage de vos visiteurs qui utilisent l’application. Et le pourcentage de vos visiteurs qui reviennent régulièrement dessus.
Si le concept est prouvé, trois types de métriques sont à regarder. Les revenus générés, les recommandations de vos utilisateurs et l’acquisition du produit, c’est-à-dire le nombre de visiteurs qui le découvrent.
Reprenez ensuite vos user stories, et regardez lesquelles impactent directement sur ces objectifs.
Restez focus sur vos objectifs. Quels sont les chemins les plus courts pour atteindre ces objectifs ? Quelles user stories sont absolument indispensables ? Priorisez-les.
Commencez par les user stories indispensables. Celles sans lesquelles l’objectif ne pourra pas être atteint. Notez-les comme prioritaires.
Au-dessus, rajoutez les pré-requis. C’est-à-dire les user stories dont vous avez forcément besoin pour accéder à celles qui sont essentielles.
Et en dessous, listez tous les autres.
Vous avez priorisé vos user stories. Elles sont prêtes à être documentées.
Vos user stories prioritaires sont définies. C’est sur celles-ci qu’il va d’abord falloir se concentrer.
Vous devez identifier, pour chacune d’elles, une solution concurrente. Idéalement, il faudrait en identifier trois. Demandez-vous quels produits font déjà ça très bien ?
Éduquez votre œil. Familiarisez-vous avec les produits qui fonctionnent.
Vous pouvez jeter un oeil sur App Annie. L’outil permet notamment de voir les applications qui sont beaucoup téléchargées et celles qui sont beaucoup achetées.
Ne regardez pas que les applications proches de la vôtre. Pensez plus large que vos concurrents directs. Intéressez-vous aux bonnes pratiques.
Certaines user stories sont très classiques et ont déjà été beaucoup testées. C’est le cas de la création d’un compte, du paiement ou bien encore du partage à des amis.
L’idée c’est d’aller voir à quoi ça ressemble chez ceux qui le font très bien.
Avec un design de grande qualité et déjà éprouvé.
Certains sites peuvent aider. Ils répertorient les impressions écrans d’applications à succès. Par exemple : mobile patterns ou celui que nous créons : https://collector.siruplab.com/ (en beta).
Il y a également des sites comme Product Hunt pour suivre les dernières innovations.
Explorez vous-mêmes les scénarios des produits concurrents. Pour les tester, n’hésitez pas à vous créer des comptes.
À chaque étape, pensez à faire des captures d’écran pour documenter les user stories.
Notez aussi les parcours qui ne sont pas dans vos user stories.
Mettez-les à jour en fonction de vos découvertes. Là aussi, Trello est un outil pratique avec la possibilité d’ajouter des informations dans les cartes créées. Gardez une description courte.
Pour impliquer les utilisateurs, il va falloir créer un design basse fidélité pour votre application. C’est-à-dire un design simple, très loin de ressembler au produit final. Pas besoin d’être trop créatifs à ce stade. Il s’agit surtout d’une solution pour faire réagir vos utilisateurs.
Il existe beaucoup d’outils gratuits pour créer des design basse fidélité.
Un design basse fidélité est beaucoup plus rapide à réaliser et moins coûteux. L’avantage, c’est qu’il permet de tester les différentes solutions envisagées. Et voir laquelle fonctionne le mieux.
Présentez votre design à votre premier groupe d’utilisateurs. Notez leurs idées, leurs suggestions. Que changeraient-ils pour que l’application leur soit utile tous les jours ?
Intégrer vos utilisateurs le plus tôt possible permet de créer un petit groupe d’ambassadeurs très impliqués dans le projet.
Les feedbacks les plus utiles viendront alimenter les user stories du cahier des charges.
Gardez bien en tête que le design basse fidélité est une étape intermédiaire. Le design sera ensuite revu et largement optimisé par l’équipe en charge du projet. Ne vous y attachez pas trop.
Toutes vos user stories sont listées, priorisées et documentées.
Vous savez donc quel est le strict nécessaire pour un premier développement.
Et avec quelles métriques mesurer vos performances. C’est essentiel.
À ce stade il vous faudra aussi une équipe produit intéressée par le projet. Elle est formée par un chef de produit, des designers et des ingénieurs. C’est eux qui vont concevoir le produit et le développer.
3 solutions s’offrent à vous :
En lien direct avec vous, l’équipe produit se chargera ensuite d’estimer le budget.
Estimer le prix d’un logiciel est un exercice difficile. Il y a souvent des parcours utilisateurs qui sont oubliés et qui doivent être rajoutés. Notamment les cas d’erreur et les écrans vides (http://www.mobile-patterns.com/empty-data-sets).
Et forcément, ça alourdit le budget.
Au-delà de l’interface utilisateur, il manque très souvent une description technique dans le cahier des charges.
Par exemple, quels sont les services à utiliser pour pouvoir s’identifier ? (Facebook ? Google ? Linkedin ?) S’il y a une possibilité de paiement, il va aussi falloir faire appel à une solution de transactions bancaires et donc définir laquelle.
Même question pour ce qui concerne le stockage des données sur le cloud, l’outil de recherche interne ou bien encore un outil d’analytics.
Faites confiance à votre équipe.
Une équipe produit expérimentée vous posera les bonnes questions pour clarifier ces points.
La discussion doit se poursuivre jusqu’à ce que toutes les stories soient jugées “estimables”.
Les questions qui restent seront adressées pendant la conception.
Pour être la plus réaliste possible, l’estimation doit se faire par user story.
C’est ce qui permet ensuite de comparer les propositions si vous consultez plusieurs équipes.
L’estimation doit aussi se faire dans l’ordre de classement des user stories.
Pour chaque user story, l’équipe produit doit définir 3 choses :
Faites vérifier par l’équipe produit qu’il n’y a pas de user story manquante.
Le travail effectué par l’équipe produit va permettre d’enrichir les user stories de 3 façons :
À partir de ces ajouts, une première étape de développement peut être définie.
Nous vous conseillons de définir précisément votre produit étape par étape.
Précisez avec exactitude ce qui peut être réalisé en quatre semaines. En général c’est 4–5 stories maximum en fonction de la taille de l’équipe produit
Ça permet de garder le contrôle sur les coûts. Vous savez ce que vous dépensez et où vous en êtes.
Petite astuce concernant le budget. Pour avoir une meilleure idée de ce qui pourra être réalisé en 4 semaines, transformez-le en jours de production.
Par exemple, prenons un budget de 10.000 sur 4 semaines. Chaque jour de production coûtera environ 500 euros. Si une user story est estimée à 1000 euros, vous savez qu’elle prendra environ 2 jours de production.
Reprenez votre liste de user stories déjà estimées et comptez — sur la base de 500 euros/jour — tout ce qui pourra être réalisé en un mois.
Vous êtes prêts pour la phase de conception !
En parallèle, vous pouvez aussi vous rapprocher d’un incubateur. Ils vous accompagneront sur cette phase de recherche pour bien cerner votre proposition de valeur et modèle économique. Ils vous aideront aussi pour décrocher une bourse ou une subvention pour réaliser votre premier produit.
Et si vous faites partie des heureux élus, la somme versée n’est pas négligeable.
À la fin de cette première phase, vous devez déjà y voir plus clair sur votre projet.
Grâce à ces 3 premières astuces, vous avez :
Dans le prochain article, nous aborderons la phase de conception et les 3 bonnes pratiques associées.
Si vous souhaitez être informé de la publication de cette deuxième partie, inscrivez-vous pour la recevoir directement par email.
Nous envoyons une fois par mois nos nouveaux articles, tutoriaux et notre veille technologique