Lorsque l’on travaille par sprint de 2 semaines, le moindre contre-temps peut vite faire glisser les objectifs. Imprécisions, malentendus ou absence d’information peuvent engendrer des pertes de temps, par exemple à échanger par email ou à fixer une visioconférence. Ces délais s’accumulent, et on prend le risque de faire des erreurs ou des glissements d'échéance et de périmètre. Si le produit diverge trop des attentes du client, ou qu’il n’arrive pas à se faire comprendre, cela peut engendrer des frustrations.
En tant que designer, nous avons besoin de sortir de l’atelier avec en main un plan simple et précis, qui nous permette de réaliser un prototype sans se perdre dans les détails. Pour cette raison, la conception et le cadrage du document de brief sont une étape clef de notre modèle de sprint.
Le brief est découpé en plusieurs parties. Après avoir défini et cadré les objectifs généraux, on peut déduire les parcours clés qui définissent le périmètre du sprint. Enfin, on peut détailler les écrans nécessaires au fonctionnement de ces parcours.
Avant de se précipiter sur les contenus des écrans, il est nécessaire de comprendre quel problème on veut résoudre. On veut définir l’objectif des utilisateurs, et celui de l’entreprise. Si cet objectif n’est pas clair pour toutes les parties prenantes, on ne peut pas définir de limites et donc de périmètre.
Côté utilisateur,
Côté business,
En listant les frictions connues, on peut déduire les lignes directrices qui nous permettront de garder le cap lors de la définition du périmètre. Ce sont déjà des éléments de réponse, car ils nous donnent une idée nette de ce que l’on attend à l’arrivée. Ces objectifs permettent également de fixer des indicateurs de performance (KPI) pour mesurer la qualité des résultats. Par exemple : des métriques liées aux tests d’utilisabilité, comme le NPS ou le taux de découverte.
Cet objectif donnera une direction au reste du brief. Si une demande semble hors sujet, on demandera comment elle répond à l'objectif. Cet objectif peut aussi évoluer pendant le brief s'il s'avère trop étroit.
C’est aussi le moment de définir un calendrier, et de bloquer des dates critiques comme la réception de contenus, la validation du brief, les tests d’utilisabilité et la livraison finale.
Cette étape dure environ 30 minutes.
Une fois les objectifs définis, on précise le périmètre du sprint à l’aide de parcours utilisateurs. Un parcours est un ensemble d'actions qu'un utilisateur doit réaliser pour effectuer une tâche réaliste. On se limite à 4 parcours à réaliser pour le prototype. Ces parcours seront testés à la fin du sprint pour valider les objectifs utilisateurs définis précédemment.
Un parcours est décrit comme une phrase simple, qui traduit l’intention de l’utilisateur. Par exemple, "se connecter", ou "faire une recherche" ne sont pas des tâches, personne ne lance une application avec ces objectifs. Par contre, "vérifier vos emails depuis le téléphone de votre ami" ou "trouver la paire de Nike Training Orange la moins chère" semblent plus réalistes. On évite les formulations comme : “Compléter les trois premiers niveaux de la section Grammaire Avancée”. On choisira plutôt : “Je souhaite progresser en grammaire” ou “Je veux commencer à m’entraîner”.
Une fois la tâche définie, on détermine la trajectoire la plus probable pour la réaliser. Elle peut être réalisée par des utilisateurs en 5 minutes maximum. Attention aux longs parcours (plus de 10 étapes-clés), ils seront difficiles à tester en user testing. Nos parcours font de 5 à 10 écrans-clés max ce qui nous permet aussi de rester dans la contrainte de temps (2 semaines). Voici un exemple pour le parcours “Je souhaite consulter ma progression hebdomadaire en grammaire”.
Le parcours doit être défini assez précisément pour pouvoir déduire le contenu de chaque écran. Cette étape peut durer entre 30 minutes et 1 heure.
Maintenant les parcours définis, nous devrions avoir une liste complète des écrans et des états à prototyper. Parfois, même en simplifiant au mieux, certains parcours requièrent beaucoup d’écrans. Pour cela, on se réfère à notre capacité de production en interne : on se limite au total à une dizaine d’écrans, contenant 40 états au maximum. À ce stade, il sera peut-être nécessaire de mettre des parcours de côté.
Définir les parcours en détail permet de s’assurer que l’on ne dépasse pas ce nombre. On inclut également les états vides, d’erreur, de chargement, et autres fenêtres de dialogue. Si une partie du prototype nécessite 10 états, cela doit aussi figurer dans le brief.
On commence par s’assurer que tous les liens entre les éléments sont clairement définis. Pour cela, on précise pour chaque écran les points d’entrée et les actions possibles.
À ce stade, on a une idée assez précise de ce que chaque écran doit contenir. Il reste à définir pour chaque contenu les propriétés qui nous permettront de les agencer correctement. On précise par exemple la longueur des éléments textuels, le nombre d’éléments potentiels dans une liste, la complexité des visuels et la hiérarchisation des informations. On recense les composants et les contenus associés pour chaque écran.
Cette étape est généralement la plus longue, car on doit parcourir tous les écrans un par un. Elle dure donc habituellement entre 1 h 30 et 2 heures. Mais l’établissement du brief ne s’arrête pas à l’atelier de conception.
À l’aide des informations recueillies, l’équipe de design peut agencer les différents éléments sur le format d’écran choisi. Les croquis sont réalisés au crayon de papier, puis encrés lorsque l’on converge vers une solution. On crée au moins 1 wireframe par écran, plusieurs si certains états nécessitent une validation. Ces visuels sont une ressource précieuse pour les designers.
Le brief complet sera communiqué au client le lendemain de l’atelier, et pourra être consulté à tête reposée. Cela peut également leur laisser le temps d’envoyer des contenus, comme des textes, des illustrations ou une charte graphique. Une fois validé, le brief sert de référence tout au long de la conception, jusqu’à la fin du sprint.
En utilisant ce format, nous effectuons très peu de corrections à la demande du client, même avec des prototypes de très haute fidélité. La validation se fait rapidement, et le document est assez complet pour éviter les allers-retours de questions-réponses. Cela nous permet de nous concentrer sur les retours des utilisateurs. Même sans assister à l’atelier, tous les designers sont capables de travailler sur le projet.
Si vous voulez essayer notre modèle de brief pour votre design sprint, vous pouvez le télécharger gratuitement ici :
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